Avril, sans fil…
… où l’on démarre sur une grosse crève et un petit coup de blues
Le 3…
… où l’on ouvre la semaine tout fiévreux, ce qui n’est déjà pas drôle. Mais, en parcourant le fil d’actualité du jour, entre éternuements et quinte de toux, une nouvelle vient achever le peu de moral qui nous reste..
Ryuichi Sakamoto s’en est allé rejoindre le paradis des grands compositeurs modernes. Sakamoto ? Le dernier empereur, Furyo, ça ne vous dit rien ? Merry Christmas, Mr Lawrence ? Entendu ne serait-ce qu’une fois, ce thème ne vous quitte plus.
Décidément, ce début de semaine est à l’image de la météo, ciel sombre, bas et vent aigrelet digne de novembre. Et Mr Lawrence en fond subliminal…
Le 4…
… où, déjà, la grippe, à ce point-là, ce n’est pas drôle. Mais lire les commentaires acrimonieux adressés par l’avocate adverse au Président qui a accepté de renvoyer la séance du jour pour cette raison, c’est encore un caillou de plus dans la chaussure.
On traite ni plus ni moins votre serviteur de simulateur ! La brusque dégradation de mon état de santé à la veille de l’audience serait aussi étonnante qu’injustifiée. Étonnante, je veux bien. Je n’ai en effet rien vu venir. Mais « injustifiée » ? Depuis quand les virus ont-ils besoin de bonnes raisons pour nous compliquer l’existence ?
Le 6…
… où ce fichu microbe consent enfin à nous lâcher un peu la grappe. Après 72 heures, quand même.
L’occasion de revenir avec un esprit un peu plus affuté sur l’intervention de l’avocate de la partie adverse de l’avant-veille. Non pas pour stigmatiser cette péronnelle. Trop facile. Et ce serait aussi se mettre à son niveau.
Des gâche-métiers, chaque profession en a son lot. Mais ce type de comportement inutilement agressif pour soit-disant asseoir ses compétences (vis-à-vis du client surtout) commence à devenir de plus en plus fréquent dans le Barreau. La concurrence y est forcément devenue plus intense, au vu du nombre croissant de jeunes qui s’installent. Et nombre sont ceux qui veulent brûler les étapes et d’emblée se distinguer du lot. C’est compréhensible. Encore faut-il ne pas s’égarer. Malheureusement, de plus en plus privilégient la stratégie du cabot hargneux, plutôt que d’essayer de mettre en avant leurs qualités intellectuelles, beaucoup plus pertinentes dans un débat juridique, fut-il très conflictuel et justifier certaines positions tranchées.
A ceux qui n’hésitent pas à illustrer leur site web avec des chiens d’attaque en pleine action, s’ajoute maintenant ceux qui utilisent des plateformes comme TikTok pour faire de la pub douteuse, genre : Vous n’êtes pas satisfait de votre avocat, virez-le séance tenante, vous en avez le droit ! Traduction « Venez plutôt chez moi, moi, je saurai vous défendre« . Affligeant…
On espère que ce genre de comportement ne fait pas de dupes, tant le procédé est grossier. Mais, si cela était vrai la moitié de la population des réseaux sociaux aurait déjà déserté la place. Par contre, ce qui l’est (vrai), c’est que ce genre d’âneries nuit à la profession toute entière et fait le lit de nombreux politiciens qui veulent, par populisme plutôt que de manière raisonnée, rogner les piliers de l’État de droit que nous défendons, comme le secret professionnel, en nous faisant passer pour une bande de chiffonniers. Que, heureusement, la plupart d’entre nous ne sont pas.
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