juillet…
… où je n’entends pas tout de suite l’appel de l’été. Patience…
Le 1er…
… où je me rends en tout de début de matinée à l’autre bout de la Comtée pour assister une dame pleine de contradiction, de documents qui disent tout et leur contraire, d’attentes irréalistes, etc… bref une cliente tout à fait ordinaire.
Cerise sur le gâteau, en face, aux côtés de son époux (qui demande la bagatelle de 450’000 sesterces pour divorcer en paix), une Confrère, qui n’est pas réputée pour son fair-play.
Une séance comme on les aime… Longues dictées au procès-verbal de la partie adverse (pouvait pas nous envoyer ça par écrit avant ?), coups de gueules, elle intime l’ordre à son client de ne pas répondre à mes questions, et en prime, son client nous balance une fraude fiscale, tout fiérot, comme son avocate. Mais bande de triple buses, si le Président dénonce et qu’il y a procédure de redressement, ce sera pour votre pomme à tous les deux ! Restons zen…
Retour sur la terre du recours en fin de matinée, avec en fond sonore dans la voiture le Crockett’s theme. La highway n’a rien de commun avec Miami, mais ça calme, j’en ai besoin.
3…
Le 2…
… où il est inutile de me chercher, je ne suis là pour personne.
2…
Le 3…
1… où, nous y voilà…
La Poste locale ferme à 18h30. Un guichet « urgent », permettant de poster le courrier jusqu’à 21h00, se trouve à 30 km.
Dernières corrections, ajouts de dernière minute qui vont nous faire gagner cette p… de procédure (tu parles) et surtout le long travail de synchronisation des différents chapitres, contrôle de la mise en page… Tout le monde est sur le pont.
Le temps avance 12h15, pause sandwichs, 13h45 où est passé la partie sur les griefs formels ? 15h05, bon sang mais c’est quoi cette police de caractère ? 16h32, ne pas oublier d’intégrer les conclusions, ce serait dommage quand même, tout se boulot pour être irrecevable; 17h14, le bordereau de pièces est fin prêt, ah non, zut, où est cette fichue procuration ? 17h35, nom d’un avocaillon, je n’ai pas corrigé cette partie sur les faits, elle est bourrée de coquilles et autre faute de frappe… 17h58, version finale, 193 pages, combien ? … 193, si,si, record battu, mais pas moyen de mettre 3 exemplaires et le bordereau dans une enveloppe, faut un carton, 18h02, ouf en voilà un, 18h13, le colis sous le bras départ pour la poste avec une collaboratrice… si l’un de nous se fait écraser sur un passage clouté ou est subrepticement enlevé par un groupe d’extra-terrestres en goguette, l’autre doit atteindre le guichet coûte que coûte…
… 0…18h28… ignition… Houston, les réacteurs s’enclenchent, le colis passe derrière le guichet, la préposée délivre le récépissé, le premier étage se sépare, tout va bien, Houston, le colis se dirige maintenant vers la stratosphère, séparation du 2ème étage, le colis disparaît de nos écrans radars, il réapparaîtra lundi dans l’orbite du Tribunal fédéral. Comment atterira-t-il ? Ça c’est une autre histoire…Houston, hope we will not have a problem
18h40, retour à la base, je débranche l’oxygène, retire mon casque et ma combi.
18h50 mes troupes et myself prenons la direction du bar à vin qui a eu la bonne idée d’ouvrir presque sous nos fenêtres …
2 Condrieu, 3 Chambolle-Musigny, quelques tapas, on les a bien mérités.
A demain…
Le 4…
… où je traîne mon spleen existentiel au bureau, pire qu’une gueule de bois ces lendemains d’hier où on a déposé ce qui nous poursuivait depuis des semaines.
Le 7…
… où je me dis que j’ai dû plaider dans une langue étrangère, parce quand on dit au Juge que le dossier est vide (et il l’est), que les témoins susceptibles de donner des informations ont disparu dans la nature et que le Procureur (qui n’est même pas venu aux débats) admet lui-même être incapable d’apporter le moindre élément supplémentaire et que ledit Juge prononce quand même une condamnation, soit on ne parle pas la même langue, soit je suis une truffe…
Le 9…
… je passe la moitié de la nuit à lire un projet d’un confrère qui me rassure sur mes propres arguments. Fatigué, mais soulagé.
Le 10…
… où je me perds en explications alambiquées en répondant à des journalistes sur les chances de succès d’un recours. Exercice d’autant plus périlleux que les juges qui trancheront bientôt liront aussi la presse demain.
Le 11…
… où je liquide les derniers cadavres, boucle ma valise et grimpe dans la fairmobile, direction la Provence ! Dans 5 heures, apéro time…
crîîî^crîîî crîîî (grillons en fond sonore jusqu’au 1er août)
Intéressant votre interview dans la feuille de chou local dont il faut apparemment taire le nom …
Donc, si le TF vous suit sur l’incompétence du TPF, vous avez rédigé 193 pages (moins deux) pour rien ? :o)
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