May of 22…
… où l’on se sent un peu emprunté, tel ce jeune Marine, alors qu’on parcourt le calendrier du mois à venir.
« I was a PFC on a search patrol huntin’ Charlie down
It was in the jungle wars of ’65
My weapon jammed and I got stuck way out and all alone
And I could hear the enemy movin’ in close outside
Just then I heard a twig snap and I grabbed my empty gun
And I dug in scared while I counted down my fate
And then a big marine, a giant with a pair of friendly eyes
Appeared there at my shoulder and said wait
When he came in close beside me he said
« Don’t worry, son, I’m here
If Charlie wants to tangle now he’ll have two to dodge. »
I said, « Well thanks a lot. »
I told him my name and asked him his
And he said, « The boys just call me Camouflage. »
Le 2…
… où nous restons dans l’allégorie en mode Camouflage. En plein pic de l’action sous le feu de l’ennemi, ce n’est pas notre machine gun qui s’enraye, mais OneDrive qui fait des siennes et ne veut plus synchroniser le document sur lequel on travaille avec Me Isotta.
Certes, on peut vivre sans synchronisation immédiate du fichier, là, maintenant, tout de suite. Sauf que c’est le recours de la mort qui tue du jour. Il est 16h43. Deadline pour le déposer à la poste : 18h30. Facile…
Le 3…
… où, faisant suite aux errances de Microsoft de la veille, on se dit que la mutation informatique du travail de l’avocat, c’est bien joli, sur le papier du moins. Certes, grâce à nos PC toujours plus puissants, nos applications toujours plus performantes, notre esprit toujours plus affuté (lisez Medium, vous verrez !), nous gagnons chaque jour en productivité et en efficience. Cette évolution depuis la tablette de cire est indiscutablement bénéfique, mais elle a aussi ses failles, dont la principale est de nous faire dépendre dramatiquement du bon état de la santé mentale de notre réseau.
Tout est lié et relié maintenant. Si bien que le moindre bug affecte toute la structure. Hier, c’était la synchronisation d’un document. Et, fort heureusement, on en est resté là. Il n’a pas fallu transpirer pour aller à la poste. Cela étant, notre IT manager cherche toujours le pourquoi du comment…
Mais demain ? Si, par hypothèse, les imprimantes ne répondaient soudainement plus ? Trouver une bonne âme pour imprimer ce qu’on aurait mis sur une clé USB… en fin d’après-midi…
Le 4…
… où l’on s’annonce à l’huissier pour l’audience de 10h00 au Tribunal de la Baie de Chillon. Les autres parties sont là aussi, avec leurs Conseils venues de la rade voisine de Lôzan. L’ambiance est bon enfant. Forcément, tout ce petit monde sait qu’on va conclure un accord aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que le représentant de la partie défenderesse que j’ai désormais l’honneur de défendre a demandé spécifiquement la tenue d’une nouvelle audience de conciliation en plein milieu de cette procédure où l’on parle d’un contrat de courtage mal ficelé depuis plus de 4 ans…
L’huissier vient nous chercher. C’est l’heure. Mais, tout à coup, il s’arrête.
– Non, non, ça ne va pas. Il manque Norbert Davis (nom d’emprunt, of course, pour mon client).
– Ah non, lui ne sera pas là…
– Mais il faut qu’il soit là. Sinon, on ne pourra pas procéder.
– Il est mort, vous savez …
– Ah…
Eh, il n’y a rien d’exceptionnel pour un avocat de représenter une personne décédée. Là, ce n’est pourtant pas tout à fait pareil. Nous avions commencé cette procédure quand Mister Davis (nom d’emprunt donc, mais choisi en raison de son âme de jazzman), client de longue date, était déjà très marqué par la maladie. Il savait qu’il ne verrait probablement pas la fin de son dernier litige, mais ne voulait (à tort ou à raison, peu importe aujourd’hui), rien lâcher… Sauf, de temps en temps, un repas avec son avocat chez Pierrot Ayer, quand son côté épicurien arrivait encore à lui faire oublier les médocs.
Ce billet est donc une forme d’oraison funèbre envers celui qui était un personnage à part entière, plus qu’un simple client donc. Connu un peu par hasard, quand votre serviteur a dû s’ingénier à trouver un moyen de le sortir d’une geôle africaine, où il croupissait pour avoir donné un bakchich à la mauvaise personne au moment de monter dans l’avion (le douanier chef était juste à côté et n’avait pas apprécié de se voir ainsi flouer par ce petit blanc-bec). Puis, au fil des « affaires », des liens, comme il peut s’en former entre quelqu’un qui a choisi de rester hors des sentiers battus et son avocat de secours, se sont tissés peu à peu.
Le procès, nous l’avons donc terminé, sans lui, avec le concours de l’administrateur nommé pour sa succession. Chacun est reparti avec quelque chose. Nul doute que, de là-haut, son côté iconoclaste a certainement trouvé le « prix de la paix » un tantinet trop généreux à l’égard de celui par lequel il considérait avoir été trahi. Un crime impardonnable dans son système de valeur. Mais, voilà, il fallait bien terminer cette histoire où plus personne n’avait envie d’en découdre.
Allez, encore un petit Harvey de circonstance pour l’occasion…
Le 6…
… où nul doute qu’Audiard n’aurait pas loupé ces deux Messieurs.
On ne peut certes pas leur reprocher leur hostilité. Ce sont la partie adverse et son témoin principal, ce dernier étant supposé venir démontrer aujourd’hui toute la duplicité de notre client. Mais, tout de même…
Ils entrent dans l’imposante salle d’audience de l’ancien Tribunal fédéral à Montbenon. Saluent ostensiblement le Président, sa greffière, l’huissier, puis passent devant nous en nous ignorant superbement, malgré notre « bonjour » poli de circonstance. Ce n’est pas parce que nous sommes opposés sur des questions juridiques d’aménagements extérieurs que nous oublions nos bonnes manières. Eux, si.
Et si la partie adverse reste coite durant l’audience, se contentant de soupirer théâtralement, son témoin déploie avec force mimiques une argumentation si orientée que même le Président ne peut retenir quelques sourires et secouer la tête…
Durement secoué par ces marques de mépris, nous avons décidé avec le client de nous remettre au Chat Noir, autour d’une côte de veau aux noisettes torréfiés. Très bonne prophylaxie…
Le 9…
… où ce sentiment de tristesse, mêlé d’incompréhension va nous poursuivre toute la journée.
Pourquoi quelqu’un décide qu’il peut en rester là. Que ça ne sert à rien de continuer et que le moment est venu d’aller rejoindre délibérément ce ciel où il semblait si heureux (et qui était son métier), mais pour y rester définitivement cette fois ?
Lui qui semblait indestructible et s’amusait à rendre ses « pater familias » de copains un brin jaloux de sa vie libre et aventureuse… Comme quoi, comme souvent quand on défend, ce que vous voyez et croyez savoir, Monsieur le Juge, n’est pas forcément la Vérité (nous y revoilà) !
Sentiment de culpabilité aussi, puisque, pour l’avoir croisé il y a quelques jours et s’être fait la réflexion, après quelques mots on ne peut plus banals échangés, qu’il paraissait plus blasé que d’habitude, aucune inquiétude ne nous avait effleuré… Et si ?
Ciao Roman, triste journée.
Le 11…
… où il ne fait apparemment pas bon d’être avocat, avant d’être ministre en Hexagone.
On apprend qu’EDM, pourfendeurs de magistrats avant de devenir – de manière assez incompréhensible pour beaucoup – Garde des Sceaux – fonction déjà casse-g… pour le politicien lambda – se retrouve dans la ligne de mire du Ministère public.
Selon L’Express, le Procureur a requis le renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR) de l’ancien avocat, mis en examen depuis juillet 2021 pour prises illégales d’intérêts, soit pour avoir soit-disant réglé en tant que ministre ses comptes avec deux magistrats avec qui il était en pétard en tant qu’avocat.
Une « affaire » de plus. Celle de trop ? Sans connaître le dossier ni disposer d’infos pour juger de la pertinence de cette « mise en examen ministérielle », on se fait tout de même deux réflexions.
On sait que, chez nos voisins, tout est politique et règlement de comptes. Il n’y a pas un ministre en exercice (ou un ex) qui ne traîne pas sa petite casserole personnelle. Donc, finalement EDM ne serait qu’un politicien comme les autres ? Mais, tout de même, qu’est-ce que cet avocat de choc est allé faire dans cette galère gouvernementale ? Croyait-il pouvoir changer le système qu’il avait tant critiqué, sans imaginer que ceux-là même qu’il fustigeait n’allaient pas lui rendre la monnaie de sa pièce ?
Le 12…
… où, audience de prud’hommes oblige, nous commençons à 17h00. Pour finir à… 20h35
Pourquoi commence-t-on en fin d’après-midi, les membres du corps judiciaire n’étant déjà pas réputés pour répondre aux appels téléphoniques après 16h30, selon la quasi-totalité des répondeurs institutionnels de la Comté ? Eh bien, parce que, historiquement, on ne voulait pas obliger l’ouvrier à prendre congé pour aller en Justice réclamer son dû au patron.
Mais tout de même. Au moment de clore les débats du jour, Madame la Présidente lâche un « Bon, pour les auditions des témoins, je pense qu’on va quand même commencer la prochaine fois vers 14h30. C’est plus prudent » …
Le 13…
… où c’est vendredi 13 donc.
Ne prendre aucun risque en attendant l’apéro…
Le 16…
… où quand on lit que « c’est penne perdu » et que l’auteur de cette coquille est cuisinier, vous vous dites qu’il a son métier au bout de sa plume.
Le 18…
… où l’on entame la dernière ligne droite vers un procès qui se déroulera dès lundi prochain sous couverture médiatique accrue.
D’un côté, un groupe de requérants d’asile à la fois prévenus de violence envers les fonctionnaires et plaignants contre ces mêmes fonctionnaires, agents de sécurité dans le Centre Fédéral d’Asile (CFA) de Chevrilles. Sur 6 agents impliqués, votre serviteur a l’honneur d’en défendre trois. Ils se retrouvent ainsi avec leurs collègues non seulement accusés d’abus d’autorité et de lésions corporelles, mais se présenteront aussi comme plaignants, puisqu’ils ont été eux-mêmes agressés physiquement et verbalement.
Bref, une situation conflictuelle et embrouillée comme en témoigne le très (trop ?) volumineux dossier d’instruction. Et aussi un sujet de premier plan pour les médias, puisque la situation délicate dans d’autres CFA que celui du théâtre de notre affaire a été largement commentée ces derniers temps.
C’est donc le genre de procès où le risque de s’égarer sur un terrain plus polémique que juridique est grand. D’autant que les requérants ont tous choisi (ou – pour être lucide – ont tous été dirigés vers) une avocate spécialisée dans les causes socio-climato-médiatiques et qui a dénoncé par le passé avec un certains succès des abus policiers.
Comparaison n’est pas raison, surtout dans cette affaire où les faits sont désespérément terre-à-terre et relèvent de l’expression maladroite d’une frustration légitime de la part de personnes qui voient leur destin leur échapper une fois de plus face à l’échéance d’un renvoi administratif, forcément synonyme de précarité future.
Lundi prochain en point de mire donc, avec des enjeux différenciés pour chaque camp, enjeux bien cernés par la journaliste rencontrée ce matin. Notamment deux questions posées témoignaient du fossé qui risque de se créer entre les réalités du dossier – en principe les seules à retenir l’attention du Juge – et les questions politiques actuellement en discussion, dont on essaiera vraisemblablement de tirer partie de l’autre côté de la Barre.
La première était de savoir comment se sentait mes clients par rapport aux accusations qui pèsent sur eux, une question sur le dossier donc, puisque ces éléments font partie de l’examen juridique dévolu au Tribunal. Et une réponse très simple : « Mal, car il est difficile pour eux de se voir assimiler à des cogneurs racistes. Ce sont des professionnels qui ont toujours agi dans le respect des personnes et du cadre dans lequel ils exerçaient leurs fonctions. Ce d’autant que ces accusations sont de nature à leur faire perdre leur emploi. »
La seconde question reflétait clairement les enjeux sous-jacents du litige, mais échappe complètement au cadre juridique de cette procédure pénale : « Comment améliorer la situation dans les Centres ? » Au-delà du fait que l’on ne parle ici que d’un seul centre, qui n’a jusqu’ici pas fait l’objet de commentaires particuliers dans les médias, il était impossible d’y répondre. Peut-être aussi parce qu’il n’y a pas vraiment de bonnes réponses. Les CFA voient se côtoyer des gens venus d’horizons aussi différents que conflictuels et ils sont tous porteurs d’une histoire douloureuse. Les tensions, en particuliers entre les pensionnaires, y sont inévitables et la présence d’un encadrement pour assurer notamment la sécurité des familles indispensable. Mais, c’est un autre débat que celui qui nous attend…
Le 19…
… où la pression qui monte, annoncée la veille, se fait apparemment sentir aussi du côté du Tribunal.
Ce ne sont pas moins de 7 e-mails qui vont se succéder dans la journée sur des questions de procédure diverses, traitées à la hue et à la dia par une direction de la procédure harcelée de requêtes émanant du conseil des requérants, mais qui finit par nous confirmer, histoire de lever nos éventuels doutes, que le procès aura bel et bien lieu lundi. Dont acte.
Le 23…
… où nous nous retrouvons donc pour le 1er jour de ce procès qui occupe notre esprit depuis quelques jours.
Tension palpable dès l’arrivée avec une présence policière délibérément visible. Pour dissuader d’éventuels militants de venir semer la zizanie ? On n’est jamais trop prudent…
Les journalistes sont là aussi en nombre (avec l’absence étonnante de la radio locale, dont on apprendra plus tard qu’ils ont complètement zappé l’info…)
En fait, tout le monde est bien présent, sauf… 3 des plaignants/prévenus requérants sur 4, ce qui va finalement entraîner le renvoi des débats au grand dam des autres protagonistes. En effet, dans un procès pénal, les accusés ont le droit d’être jugés « en présentiel » si leur avocat le demande, comme ce sera le cas à l’ouverture des débats. Le Juge n’a alors pas d’autres choix que de les convoquer une seconde fois. Et, s’ils ne se présentent pas à cette seconde audience, là, ils peuvent être jugés en leur absence, par défaut (ou « par contumace », comme on dit en Hexagone. NB : contumace n’est donc pas le nom d’un juge spécialement dévolu à juger les absents, précision qui peut paraître ridicule, mais la question a déjà été posée… si si !).
Le 24…
… où c’est piscine aujourd’hui, vu l’annulation du procès !
Cela dit, vu qu’on a un peu de temps devant nous, on parcourt la presse en découvrant les diverses interprétations faites par les journalistes du renvoi de l’affaire de la veille. Certains sont très pointus, mais l’ensemble des présentations faites restent, comme malheureusement presque toujours dans les affaires judiciaires, très réductrices pour les deux camps. Et c’est là qu’on tombe sur ça…

On se demande tout de même où le service de mise en page de notre canard local a été pêché cette photo supposée illustrer le débat… gant Mappa, impact sur une vitre, ce n’est pas un procès de violence domestique pourtant ?
Le 26…
… où l’on Enjoy the silence…
… mais avec une certaine tristesse. Bye bye Andy.
Le 27…
… où il est permis de dire que les astres s’évertuent à ternir ce week-end prolongé de l’Ascension, en privant votre serviteur d’une seconde pièce maîtresse de son univers iconographique eighties/nineties.

Le 30…
… où l’on se prépare à gloser sur la crédibilité du prévenu accusé de violence domestique et d’atteintes à l’intégrité sexuelle de son enfant, alors âgé de quelques années.
Notre cliente a dénoncé son époux. Si les voisins ont bien vu que ça clochait entre eux, et ont entendu quelques noms d’oiseaux voleter autour de leur caravane, les accusations d’abus sur l’enfant, ne sont corroborées par aucun élément direct. Les dénonciations de la mère, le suivi psychologique qui les jugent crédibles pour plusieurs raisons, sont combattus par le principal intéressé qui, bien qu’il évoque certains détails avec des mots troublants, accuse la mère de complot.
Contrairement à ce que tente d’instiller dans l’esprit des juges la défense de l’accusé, en jetant l’opprobre sur notre cliente, ce n’est pas le procès de cette dernière qui aura lieu demain dans le Tribunal de cette ville thermale. Mais bien celui d’un père de famille que tout accable, sauf lui qui se considère comme exempt de tout reproche, absolument pas violent ni alcoolique, alors que tous ceux qui ont croisé sa route n’ont pu que constater le contraire.
Et, au milieu de toute cette dérive humaine, un acte d’accusation qui tente, tant bien que mal de « sauver » un enfant d’une instruction où une expertise psychiatrique du prévenu n’a même pas été ordonné ! Étrange, car c’est pourtant presque un passage obligé dans ce type d’affaire. Et si une expertise ne permet de séparer le vrai du faux, elle donne tout de même des pistes pour apprécier la valeur des déclarations d’une personne au regard de son vécu.
Sinon, d’autres points de l’acte d’accusation retiennent aussi l’attention, tellement ils paraissent incongrus. Comme celui où le mari barbare est accusé d’avoir menacé sa douce moitié en lui creusant une tombe surmontée d’une croix, dans le jardin, en lui disant que, pour lui, elle était morte. Interrogé à ce propos durant l’enquête, il a rétorqué : « Pas du tout, je voulais lui inculquer des valeurs chrétiennes ! De la part de quelqu’un qui a la gnôle mauvaise et qui n’entretient que de très lointains rapports avec l’eau bénite, il fallait oser…
Bref, tout va se jouer demain sur la crédibilité de l’accusé. Question plus délicate qu’il n’y parait de prime abord. En effet, juger de la crédibilité d’une personne dans un Tribunal, n’est pas de déterminer si elle dit ou non des mensonges, mais si son discours est globalement cohérent. Et, dans cet exercice, l’accusé qui multiplie les déclarations fracassantes en y ajoutant force détails plutôt… détonnants, risque de se mettre en difficulté….
Le 31…
… où les choses se sont passées de manière aussi prévisible qu’on pouvait l’imaginer.
Même l’arrivée tardive de l’accusé, qui s’était trompé d’adresse est un classique. Toujours très apprécié de l’avocat concerné qui commence à suer à grosses gouttes en voyant l’heure avancé et le regard inquisiteur de l’huissier : « Le Tribunal est prêt Me, où est votre client ? »
Attendues aussi ses dénégations. Fidèle à sa stratégie, il tente d’enfumer encore un peu plus les Juges en balançant de nouveaux détails incongrus, dont il n’avait jamais parlé à l’enquête, en ayant réponses à tout. Sur l’épisode de la croix par exemple. Question : « Vous dites que vous voulez inculquer à votre épouse les valeurs chrétiennes. C’est donc que vous avez la fibre religieuse. Vous allez souvent à la messe ? » Réponse du quidam : « Non, moi je vais dans les églises que quand elles sont vides. » Toujours la même stratégie : prouvez-moi que je vous raconte des salades…
La tension monte tout de même d’un cran au moment du réquisitoire du Ministère public qui réclame 4 ans en exposant toutes les failles dans les déclarations de l’accusé à l’instruction. 4 ans, dans notre système, c’est du ferme. Pas de place pour un sursis partiel. Donc, là, on ne rigole plus du tout sur le banc de l’accusé. Mais, on n’en devient pas pour autant un peu plus responsable. Lors de son dernier mot, foin de toute introspection personnelle sur ce radeau de la Méduse qu’est sa famille. Il tente au contraire une dernière fois de faire porter le chapeau à Madame, en me lançant avec des yeux flamboyants : « Vous ne la connaissez pas comme moi je la connais. »
Le verdict tombera en juin.







