Le blues du pique-assiette

09/05/2013 § 2 Commentaires

Je reçois une décision refusant l’AJ (assistance judiciaire gratuite parce que pas trop de sous et que bibi soit désigné comme avocat valeureux et rémunéré par l’Etat) à l’une de mes clientes. Motif : le cas est simple en fait et en droit. Et toc ! Sauf que l’instruction a été faite de manière olé olé, les bonnes questions n’ont pas été posées à la Police et la cliente, un brin évaporée il faut bien l’admettre, est d’origine étrangère. Mais, ne vous inquiétez pas Maitre ! Nous maîtrisons le dossier et votre cliente n’a rien à craindre des foudres de la Justice qui ne se trompe jamais ! Tu parles… J’irai quand même, na !

PS : pourquoi ne pas dire les choses comme elle sont ? « Maître, nous avons bien reçu votre requête. Malheureusement, nous ne pouvons y donner suite en raison de Directives internes non publiées et introuvables pour le commun des justiciables, où qui vous savez nous a bien fait comprendre que celui qui paie mon salaire (et à qui vous payez des impôts), nous rappelle que l’AJ coûte un saladier à la collectivité et qu’il faut limiter au maximum le cercle des pique-assiettes. Moralité, tant qu’il n’y a pas eu au minimum génocide, assassinat au sécateur, viol collectif, bref des trucs de ce genre, eh bien passez votre chemin, il n’y a rien à voir ! Et puis, si on avait besoin d’avocats pour rendre une saine Justice dans les cas « simples en fait et en droit », ça se saurait. Bonjour chez vous ! »

Tagué :,

§ 2 réponses à Le blues du pique-assiette

  • pg dit :

    L’Etat garantit que tous les citoyens soient égaux. Ils doivent donc tous pouvoir accéder à la Justice. Si l’on veut éviter que la justice soit réservée aux riches il faut bien accorder l’assistance judiciaire aux plus démunis. La théorie est belle est séduisante. La pratique relève de la loterie. Suivant la sensibilité du juge chargé d’examiner l’octroi de l’assistance judiciaire, il y a de grandes différences. Et comme il est vrai que l’assistance judiciaire dépend des causes budgétaires. En pratique l’Etat n’aime pas ses pauvres.

    J’aime

  • J’en connais qui auraient bien voulu en trouver un « quand-même » d’avocat, avec une rente AI minimum vital, tous les frais médicaux à leur charge, 4 mois d’aide à domicile par année non remboursés, alités avec 79 % de perte osseuse, une fracture lombaire, 37 kg, le refus de soins dentaires adaptés à leurs allergies ainsi que de tout déplacement pour l’achat d’un slip ou l’aide nécessaire à domicile et complètement isolés pendant des années…. et de nombreux autres détails relevant du refus d’assistance à personne en danger, de mise en danger volontaire de la vie d’autrui et j’en passe… maltraitances, physiques et morales, impossibilité grâce à Swissmedic qui a passé 5 ans à retirer tout ce qui fonctionne bien, quand-bien même on le paie soi-même… et bien d’autres choses relevant d’un total déni des droits humains les plus élémentaires et une insulte à notre constitution.

    Mais non, la seule issue étant de payer, pour un ressortissant suisse, je relève pour le cas où, Fr. 450.00 de l’heure pour se faire mal défendre par des avocats sans scrupule qui se désistent du dossier lorsque vous les mettez en face de leurs lacunes parce qu’ils ne sont même pas fichus de voir après 8 mois… et malgré nombreuses relances que l’AI a « oublié » d’envoyer 35 pièces médicales au médecin expert et les a tout bonnement perdues sans un mot d’excuse.

    Alors, je suis contente de savoir que les avocats comme vous existent Monsieur. Le problème est qu’ils sont très difficiles à rencontrer et très rares.

    Continuez à écrire, vous êtes trop rare sur ce blog.

    J’aime

Vous pouvez laisser ici un commentaire...

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Qu’est-ce que ceci ?

Vous lisez actuellement Le blues du pique-assiette à MeFaire.

Méta

%d blogueurs aiment cette page :