Les jours du secret de la confession pourraient bien être comptés

10/13/2016 § Poster un commentaire

Extrait du Journal @Mefaire, le 7 octobre 2016…

… où il est question dans les travées politiques de la Cité des Zaehringen de l’assouplissement du secret médical pour contraindre la transmission aux autorités carcérales compétentes d’informations confidentielles sur l’état de santé de détenus jugés dangereux.

A l’heure où le mot d’ordre est « Transparence », la seule évocation d’un possible « secret » provoque désormais les émois de la populace et les récupérations politiques en tous genres suivent dans la foulée.

Et la Suisse est à la pointe de cette tendance à l’aveuglement sécuritaire.

Ce fut d’abord le cas avec le secret bancaire à croix blanche qui a vécu comme chacun sait. Paix à son âme. Mais, les unes des journaux sont là pour en témoigner : ses héritiers ne sont pas plus heureux aujourd’hui qu’avant. Les Ricains continuent de nous montrer du doigt, en jouant les redresseurs de tort, alors qu’ils planquent leurs dollars dans leur propres paradis fiscaux. Bon, c’est vrai qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Mais, quand même, là, nos politiciens se sont bien fait avoir…

Comme tout le monde sait pertinemment que le secret ne sert qu’à cacher des choses abominablement inavouables, les médecins et les avocats dont c’est la pierre angulaire sont désormais dans la ligne de mire.

Les nombreuses tentatives politiques pour faire voler en éclat le secret professionnel des robes noires (qui ne défendent – comme chacun sait – QUE des criminels) ont échoué jusqu’ici. Mais pour combien de temps encore ? Surtout qu’il est permis de craindre le pire en voyant ce qui arrive aujourd’hui aux médecins avec cette nouvelle loi cantonale qui suit la tendance amorcée par nos voisins.

Les prémisses de cette véritable chasse aux sorcières résident dans les assassinats en 2013 de Marie et d’Adeline, où les institutions chargées de veiller à l’application des peines et mesures infligées par les Tribunaux sont accusées de dysfonctionnement pour ne pas avoir su empêcher deux individus répertoriés comme dangereux de pouvoir commettre les atrocités que l’on sait.

Il est bien évidemment légitime d’être choqué par ces drames, mais il serait naïf de croire que la transmission par le médecin d’informations jusqu’ici protégées empêchera qu’ils se reproduisent à l’avenir. Comme le droit, la médecine n’est déjà pas une science exacte. Sans compter le don pour la manipulation qui caractérise souvent ce type de criminel. Le problème de la prévention des récidives est des plus complexes. Comme l’a souligné à juste titre un éminent Professeur de l’Université de Neuchâtel, Dominique Sprumont, cette contrainte imposée aux médecins n’est qu’un écran de fumée.

Le secret professionnel des médecins (et des avocats) est le gardien des libertés dans un État de droit. Comment venir en aide à  ceux qui les consultent, si ces derniers doivent redouter que ce qu’ils confient soit rapportés plus loin ? Et une fois réglé le sort du secret professionnel, combien de temps celui de la confession tiendra-t-il ?

Si la réaction émotionnelle du bon peuple est compréhensible, d’autant plus quand il s’agit de sujets dont il ne maîtrise  pas tous les tenants et aboutissants, il est regrettable de voir nos élus lui emboîter le pas en occultant les vrais questions, pour se contenter de surfer sur la vague sécuritaire. Auraient-ils peur aussi de se voir accuser de vouloir protéger les monstres ?

 

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